Mes parents , sont trop cons

Ha famille je vous aime, on choisit pas ses parents on choisit pas sa famille….

Aujourd’hui j’ai appris que j’étais admissible à un concours, pas n’importe lequel, celui qui a la fois me donnera un statut, un travail intéressant et la reconnaissance que je cherche depuis si longtemps….Et parodaxalement aujourd’hui ce n’est plus le plus important…..

Gagner son ticket pour passer l’oral ça fait toujours plaisir, c’est un peu gagner à la loterie, c’est un peu aussi la récompense de mes efforts…

Et comme toute bonne nouvelle, peu importe la suite, on a envie de la partager, décrocher son téléphone et le dire aux personnes que l’on aime car on sait qu’elles seront contentes pour vous….

J’ai décroché mon téléphone et j’ai appelé ..les personnes dont je me sens le plus proche, celles qui sont capables de se réjouir pour moi, de partager cet état de grâce, juste parce que ça fait du bien .. quelque soit la suite je le répète, parce qu’à moment donné ça fait du bien de s’arrêter et de se dire que, si je n’ai pas remporté la guerre, j’ai gagné une bataille…

Mais je n’ai pas appelé mes parents et je ne les appellerai pas…et pour cause ça fait 15 jours qu’on ne se parle plus…il y a de la friture sur la ligne ….

Parce que mes parents, ils son trop cons. Trop cons pour saisir ces instants qui leur feraient pourtant du bien à eux aussi….

Tout cela est très paradoxal, ils se privent de la joie soi disant de trop vouloir me voir réussir, de trop vouloir mon bonheur.

Ma mère m’a dit : « tu ferais mieux de bosser ton concours au lieu de rester chatter des heures sur msn, de voir ta copine.. »

Et la goutte d’eau fait déborder le vase, encore un prétexte pour ne pas prendre en compte ma vie personnelle, pour essayer de se voiler la face, une excuse de plus pour ne pas évoluer.

Je lui ai dit maman, j’ai 27 ans, un boulot, de l’argent, toutes mes dents….et je n’ai plus de compte à te rendre….

Et une fois de plus dans un moment qui pourrait être un moment de quiétude partagée, ils ne sont pas là et plus que ça ils me mettent le doute et l’angoisse au moment où j’en ai le moins besoin.

Me revient en mémoire le moins bon, le moment où je rate ma première année et mon père me dit : « tu vois je te l’avais dit tu n’aurais pas du choisir cette filière mais telle autre », le moment je me sens obligée de me barrer de chez moi à 18 ans car la pression est trop forte, ils veulent savoir, à trois semaines de mes examens. Le moment où mon père me dit : « tu ne seras jamais heureuse.. »

Peut être que ça les fait chier après tout, que je réussisse…peut être que ça les fait chier de savoir qu’après toutes les épreuves, leur fille, cette sale gouine qui a toujours été rebelle, qui n’a jamais voulu se plier, qui a fait des conneries et s’est toujours relevée…va aujourd’hui réussir et peut être mieux que son père même ! Quel scandale d’admettre qu’on a pu se tromper….

Alors qu’ils pourraient avoir toutes les raisons de se réjouir, il y a toujours quelque chose qui ne va pas, un reproche une culpabilité. Parce que j’en ai soupé de toutes ces remarques aujourd’hui c’est clair il va falloir qu’ils me (nous) déroule le tapis rouge, va falloir se faire mal, va falloir s’écraser, va falloir ravaler sa fierté et ses préjugés.


Patricia Kaas - Quand J'Ai Peur De Tout (CLIP)

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